1989: Première mission de volontariat d’Olivier Dauphin

Après la mort en 1988 de René Péchard, le fondateur d’Enfants du Mékong, lors d’une ultime conférence de sensibilisation et d’information sur les camps de réfugiés thaïlandais, Olivier Dauphin, qui était présent, part en mission de service national pour assurer à Bangkok une permanence de l’association. Il restera deux ans sur place. Son action est essentiellement liée aux camps de réfugiés khmers, laotiens ou vietnamiens. Sa présence sur le terrain permet également à Enfants du Mékong de découvrir des initiatives locales à soutenir et à développer. C’est ainsi que des programmes s’ouvrent à Pattaya au
service des prostituées, dans les bidonvilles de Bangkok ou encore sur la frontière birmano-thaïlandaise dans les villages karens. à l’époque, l’Asie du Sud-Est est une immense terre de conflits : le Cambodge connaît une guerre civile extrêmement meurtrière tandis que la Thaïlande, le Laos et la Birmanie sont en conflit sur leurs frontières respectives. Il n’y a que le Vietnam qui connaît un calme apparent après le retrait de son armée du territoire cambodgien

 

1990: Premières missions Bambou

En 1990, face à l’ignorance des Français vis-à-vis des conflits du Sud-Est asiatique et la condition dramatique des réfugiés, Mgr Rey et deux volontaires d’Enfants du Mékong imaginent sensibiliser les jeunes à ces réalités de terrain en organisant un voyage de volontaires sur place. Ces jeunes qui donneront entre 3 et 6 semaines de leur temps pour apporter leur aide en Asie sont appelés les Bambous. Le projet est de faire découvrir l’Asie et les populations qu’Enfants du Mékong soutient à ceux qui pourront ensuite être des relais de l’association en France. Le but est avant tout de faire connaître l’œuvre et le parrainage. 34 volontaires de 24 à 35 ans partent dont six resteront pour une mission de plus longue durée. Certains sont chargés de faire de l’animation dans les bidonvilles de Bangkok, d’autres s’attèlent à un forage de puits dans un village karen tandis que les derniers donnent des cours dans les camps. Prévue à l’origine comme une opération qui n’avait pas vocation à se renouveler, l’engouement est tel, tant du coté des volontaires que des responsables locaux, qu’une nouvelle génération de Bambous se lève spontanément l’année suivante. Ils seront 9 volontaires à partir enseigner dans les camps pour une durée d’un an. Les missions Bambou sont nées.

 

 

1993: Fermeture du camp de réfugiés khmers Site 2

Entre 1991 et 1998, les réfugiés commencent à retourner dans leurs pays d’origine tandis que les camps thaïlandais ferment les uns après les autres. Site 2, l’un des camps où Enfants du Mékong a le plus de volontaires, fermera au milieu de l’année 1993. Les familles et les enfants parrainés retournent dans leurs pays d’origine et sont de plus en plus dispersés. En 1990, Enfants du Mékong avait ouvert des programmes de parrainage au Cambodge et au Vietnam. Ces derniers sont développés de manière à répondre aux nouveaux besoins des populations. Les missions Bambou d’enseignement dans les camps disparaissent au profit des missions de coordination. Les Bambous sont chargés de vivre sur le terrain et de visiter les programmes afin de remettre les parrainages et les courriers aux filleuls tout en étant à l’écoute des besoins et des initiatives locales. C’est le début du parrainage et des missions de coordination telles qu’elles existent aujourd’hui

1995: Premier foyer au Cambodge, premiers parrainages aux Philippines

 

Après une étude préliminaire aux Philippines, Enfants du Mékong décide d’y étendre son aide en se concentrant sur deux axes : l’aide à l’éducation des enfants philippins et l’aide aux réfugiés vietnamiens résidant aux Philippines. Les premiers parrainages leur parviennent en novembre 1995. Au Cambodge, un premier foyer ouvre à Sisophon. Un
nouveau type de mission accompagne ce projet. Les missions d’animation dites centres et foyers voient le jour. Les Bambous sont chargés de vivre au quotidien avec les jeunes qui sont accueillis, d’animer des groupes de soutien scolaire ou d’enseignements complémentaires, et d’assurer le bon fonctionnement de ces lieux de vie. En 1998 prend fin l’action d’Enfants du Mékong auprès des réfugiés. On compte alors 11 656 parrainages et 260 programmes de parrainage en Thaïlande, au Cambodge, au Vietnam, au Laos et aux Philippines

2001: Début des missions projets

Après l’époque des camps de réfugiés et le retour au pays de ces milliers de familles, les besoins en reconstruction des villages sont de plus en plus pressants. Face à l’urgence, l’ONG qui œuvre déjà depuis longtemps de manière marginale dans le forage de puits et la construction d’écoles ouvre de nouvelles missions Bambou explicitement dédiées à ces projets. Le but est d’ainsi reconstruire petit à petit l’environnement des enfants parrainés afin d’accompagner le développement du pays et des communautés locales. Les premières missions Bambou sont organisées de telle manière qu’un seul Bambou coordonne une multitude de projets sur l’ensemble des pays d’action. Basé à Bangkok où se déroule la plupart du travail administratif et de recherche de fonds, le Bambou coordinateur de projets a une mission itinérante et voyage entre la Thaïlande, le Laos, le Cambodge ou les Philippines. Au fur et à mesure, les missions se concentreront sur un rayon d’action plus restreint. Ces missions projets se révéleront essentielles pour répondre de manière efficace et proportionnée aux différentes catastrophes naturelles qui ont durement éprouvé la Thaïlande en 2004 et les Philippines en 2013. Elles confortent l’association dans sa mission de développement et d’accompagnement des populations sur le long terme

2008: Ouverture des missions au Yunnan et en Birmanie

Présente en Birmanie depuis 2001, Enfants du Mékong y installe ses premiers Bambous en mission à partir de 2008 alors que les premiers signes d’ouverture du pays se font jour. La même année, c’est en Chine que l’association décide d’étendre son action. En mars 2008 s’est ouvert le premier programme de parrainage dans un district de l’extrême Nord-Ouest du Yunnan, aux confins tibéto-birmans, qui compte 30 000 habitants et quatre ethnies principales : Tibétains, Loutse, Lissou et Doulong. Région rurale et excentrée, le Yunnan développe largement le tourisme mais les populations campagnardes et montagnardes restent à l’écart de cet enrichissement. Elles vivent dans des régions enclavées, marquées par l’autosubsistance et une économie agropastorale surtout vivrière. Le parrainage sert à acheter fournitures scolaires, vêtements, nourriture… tout ce qui peut aider les familles à élever leurs enfants dans de meilleures conditions et à leur donner les chances d’une éducation poussée aussi loin que possible

2013 : Obtention de l’agrément Volontariat de Solidarité Internationale

 

Enfants du Mékong envoie des volontaires pour des missions longues (1 an minimum) depuis 1989. Lorsque le contrat de Volontariat de Solidarité Internationale a été créé en 2005, l’association a bénéficié du soutien d’une organisation agréée jusqu’à obtenir son propre agrément.

2013 : Le nombre de volontaires augmente fortement

Suite au Typhon Haiyan, ayant ravagé une importante partie des Philippines, Enfants du Mékong envoie, à l’appel des responsables locaux, de nombreux volontaires en renfort : projets de reconstruction, besoins de soutien supplémentaires pour rescolariser des enfants, …

Enfants du Mékong développe par ailleurs, à la demande des acteurs du terrain, la « formation intégrale ». Les volontaires, en plus de la gestion du parrainage et des projets de développement, ont une dimension d’animation, d’aide à l’orientation des jeunes, etc.

2020 à 2022 : La pandémie de Covid-19 et un retour à la ‘normale’

Enfants du Mékong a dû, contrainte par les mesures sanitaires et sécuritaires des pays, confiner ses volontaires. Un travail a distance s’est alors mis en place avec les responsables locaux afin de continuer à permettre aux enfants d’étudier. Les volontaires ont pu retourner à la rencontre des filleuls peu à peu en fonction de la levée des restrictions de chaque pays. Ils étaient 25 fin 2020, 37 fin 2021 et 48 sont partis à l’été 2022.